Le métier de photographe portraitiste est une vraie responsabilité. Quelle que soit la personne à photographier, et son appétence à lui tirer le portrait, il s’agit d’en faire abstraction pour éviter toute représentation caricaturale, surtout quand celui-ci est destiné à être diffusé dans la presse. D’autant que les réseaux sociaux sont une implacable caisse de résonance. Frédéric Stucin, notre invité cette semaine, nous révèle les codes et les bonnes pratiques de cette profession. Si la maîtrise des outils est nécessaire pour « rassurer » son sujet sur sa crédibilité de photographe et un préalable nécessaire pour créer un rapport de confiance, réaliser un portrait juste et avec un point de vue est un exercice psychologique intense. En effet il s’agit de savoir rassurer, mais aussi diriger son modèle pour que le photographe puisse exprimer sa signature ou son point de vue qui donnera à l’image finale une dimension unique. Dans cet exercice délicat et subjectif, il s’installe une tension qu’il faut savoir (pouvoir ?) gérer grâce à certaines astuces qui sont un bagage indispensable pour créer les conditions d’un portrait fort et expressif. Robert Frank disait : « L’important est de voir ce qui est invisible pour les autres ». Tout l’enjeu est là pour le photographe portraitiste qui n’a souvent que quelques minutes pour réaliser sa création, surtout quand on photographie une personnalité publique souvent peu à l’aise dans cette contrainte. Nous avons tous en tête des portraits saisissants. Cette magie de l’image qui dit bien plus que n’importe quelle autre forme d’expression fait de la photographie de portrait un genre à part, qui quelquefois se transforme en un marqueur de l’histoire. Fédéric Stucin, par son propos, son talent et son expérience s’est montré précieux pour que nous puissions partager avec nos auditeurs les arcanes de cette discipline. Arthur et Benjamin se sont régalés en lui posant moult questions dans ce nouvel épisode. Et vous ?

Photo : © Frédéric Stucin