Chez les photographes, la prise de vue monochrome (en niveaux de gris) est une écriture qui relève presque d’une pratique religieuse d’un art séculaire hérité des grands maîtres du huitième art : Henri Cartier-Bresson, Sebastião Salgado, Sabine Weiss, William Klein, etc. Notre imaginaire supplante souvent notre réelle intention. Par exemple, en matière de street photography, le Noir et Blanc a longtemps été un principe dogmatique pour photographier la rue ou la cité. Tout comme celui-ci ne s’est invité que très récemment sur la scène de la photographie animalière largement dominée par la couleur. Pour d’autres, le Noir et Blanc s’apparente à une technique sibylline qui vise à tirer profit d’une photo manquée ou inexploitable en couleurs, d’un manque de contraste, d’une volonté d’apporter une dramaturgie, voire une mélancolie à un récit photographique.
Face à tant de perceptions, il n’est pas inconcevable que des fabricants se soient emparés de ces élans passionnels pour proposer à leurs clients des appareils totalement dédiés à cette pratique. Pentax, qui vient d’annoncer contre toute attente le K-3 Mark III Monochrome ne déroge pas à la règle. Cette annonce était l’occasion d’évoquer ce traitement à l’aune de ces boîtiers dépourvus de matrice de Bayer pour tenter de cerner les réels avantages à utiliser ce type de matériel. À nos micros, Jean-Christophe Béchet se mue en interlocuteur précieux pour distinguer la rationalité technique des intentions originelles qui gouvernent au choix de photographier en noir et blanc. Nous avons également sollicité les fabricants emblématiques de ces boîtiers marginaux pour comprendre leurs démarches industrielles. Au final nous livrons quelques clés de compréhension qui devraient permettre aux aficionados du monochrome de se faire leur propre idée sur un sujet aussi passionnel que le Noir et Blanc.

Bonne écoute !

Photo : Ricoh Imaging France