Cette semaine, on a mis en ordre notre studio, passé un coup de balai, lavé nos tasses à café et enfilé nos plus belles chemises… Nous recevons une dame de la photographie, Agathe Poupeney, dont les images illustrent avec brio depuis près de 20 ans les programmes et autres supports de communication des opéras de France et de Navarre. Nous sommes d’autant plus touchés qu’elle ait accepté notre invitation que ce genre, la photographie de spectacle vivant, ne bénéficie pas d’une exposition importante dans les médias. Ce que regrette notre invitée. On la comprend. Réaliser des clichés dans les conditions drastiques et contraignantes de ces grands spectacles est une vraie gageure. Aux chorégraphies précises des danseurs étoiles s’ajoutent des conditions de lumière délicates et l’impérieuse nécessité de rester discrète, voire invisible. Arthur et Benjamin questionnent et tentent de comprendre ce qui guide depuis plus de deux décennies l’artiste dans sa démarche. Nos autres invités soulignent l’instinct et le talent d’Agathe pour trouver des angles et des compositions dont le but est de magnifier un spectacle et d’en restituer la beauté émotionnelle, lyrique, mais aussi les mouvements. En écoutant les propos d’Agathe, on reste admiratif de l’abnégation et du savoir-faire de l’auteure. Cette émission déroule son fil à la manière d’un spectacle : c’est magique, parfois onirique, précis, sérieux et ludique. Surtout quand Agathe, qui reste avant tout photographe, évoque ses prises de vue avec des chevaux ou en milieu subaquatique, deux domaines qu’elle affectionne particulièrement. Installez-vous dans la salle, fermez les yeux et écoutez !

Photo : © Agathe Poupeney