Il nous étonnerait que vous n’ayez pas déjà admiré un cliché d’Ansel Adams sur les réseaux sociaux. Ces images noir et blanc réalisées essentiellement dans les parcs nationaux américains au XIXème siècle sont emblématiques d’un style et d’une démarche qui a fait sa renommée. Monolith, the Face of Half Dome (1927), Moonrise, Hernandez, New-Mexico (1941), The Grand Tetons and the Snake River (1942)… ont écrit sa légende. L’artiste avait aussi une personnalité intrigante, presque mystique. Il avouait que la photographie ne devait être que le reflet d’une émotion personnelle vive face à un paysage que le photographe tentait de matérialiser par une image. La seule raison selon lui pour tenter de réussir un cliché. À l’heure des déclenchements compulsifs et d’une photographie de plus en plus conversationnelle, cette posture idéologique interpelle et nous avons trouvé les moyens d’un scénario ou nous pourrions mettre en perspective ses préceptes, ses théories et sa philosophie à l’aune d’une pratique numérique et d’une explosion des technologies de l’image comme on en a rarement vu. Ce délicat exercice, nous avons voulu le mener au côté du photographe Jean-Michel Lenoir, un habitué de nos micros et une figure dans la photographie de paysage contemporaine. Il vient d’ailleurs de publier son nouveau livre intitulé Horizons. Au-delà du traitement noir et blanc, symbole du travail d’Ansel Adams, nous avons voulu comprendre à ses côtés comment l’héritage d’Ansel Adams a pu l’inspirer et peut encore se manifester avec les appareils photo modernes. Notre invité cultive comme lui, une émotion rare face à la révélation d’un paysage qu’il tente de capturer par une expression artistique tout aussi personnelle. Il aime les lignes épurées, la désolation d’un vaste horizon, la magnificence d’un détail rocheux ou végétal, l’ambiance et les gammes subtiles des couleurs… Il est d’ailleurs un fervent utilisateur des Fujifilm GFX et de ses rendus colorimétriques. Nous avons vu des passerelles évidentes entre son travail, ses choix techniques et celui de notre illustre mentor. On vous incite donc à écouter ce propos parallèle, entre héritage et modernité pour que perdure cette longue histoire de la photographie et de ces moments à jamais fixés pour l’éternité.

Bonne écoute !

Photo : © Ansel Adams – The Grand Tetons and the Snake River (1942)