En photographie comme en tout art, il subsiste des œuvres que nous sommes amenés à admirer, une signature visuelle qui permet d’imprégner notre mémoire et d’identifier une démarche artistique singulière. Indéniablement, les clichés de Mathieu Forget font partie de ce grand livre, au point que celui-ci, plus connu sous l’alias @forgetmat sur les réseaux sociaux, est même surnommé « Flying man » par ses followers. Et pour cause, depuis 10 ans, l’artiste imagine de véritables compositions picturales où le sport, la danse, le mouvement et la performance athlétique s’impriment en un seul tableau exprimant une quête onirique et libre autour d’instantanés qui s’affranchissent de l’apesanteur et des arènes où ces disciplines sportives se déroulent naturellement. Il faut dire que le résultat est intriguant. Ses œuvres dévoilent un moment d’éternité ou se fige un mouvement suspendu, lié à un effort extrême dans un théâtre insolite. Il en résulte un sentiment de sérénité et de paix qui constitue à lui seul un paradoxe troublant, voire fascinant. On cherche désespérément le trucage qui aurait permis ce miracle. Il n’y en a pas ! Sportif de haut niveau et danseur accompli, Mathieu Forget met sa science du mouvement et la grâce des corps au diapason d’un acte créatif qui relève d’une véritable chorégraphie plutôt que d’un effet spécial digne des plus grandes productions hollywoodiennes du cinéma américain. Plus subtil encore, ces démonstrations visuelles se déroulent dans des musées, au cœur des villes ou encore à la proue d’un bateau en plein Antarctique… des théâtres improbables, voire inimaginables pour le commun des mortels. Il résulte de ce contraste une interaction qui vient concrétiser la vision de l’artiste : à la fugacité du mouvement s’oppose l’immuabilité d’un site. Ce savant mélange dévoile un travail plastique qui parle instantanément au public qui célèbre sa capacité à s’affranchir des lois physiques de l’apesanteur comme une ode à une forme de liberté pure. Pendant deux heures, Mathieu se confie sur son parcours et comment il s’est construit en tant qu’artiste. On découvre un homme curieux, jovial, instinctif et acharné au travail, totalement dévoué à la création artistique. Court-il aussi après le temps qui passe ? Peut-être car comme il le confie lui même très pudiquement, il sait que celui-ci est compté. Son corps soumis à des efforts extrêmes et parfois périlleux ne lui permettra plus dans quelques années de continuer ces arabesques enchantées. Il sait aussi qu’un artiste, de peur de lasser, doit sans cesse se réinventer pour continuer à exercer cette magie avec un public avide d’expression et d’accomplissement artistique. Nous vous invitons à l’écouter, c’est tellement inspirant. Il nous porte vers un horizon plus léger, apaisé, et enthousiaste : la promesse d’une véritable symbiose. Nous ne pouvions rêver de meilleur invité que Mathieu Forget, pour clôturer cette saison 11 qui aura une nouvelle fois battu tous les records d’audience. Vous êtes toujours plus nombreux à nous écouter et nous encourager semaine après semaine, saison après saison, pour nous projeter vers 2026. Nous vous souhaitons de très bonnes fêtes de fin d’année, prenez soin de vous et de vos proches. Rendez-vous le 12 mars 2026 pour une nouvelle saison de podcasts inédits !

Bonne écoute !

Photo : © Mathieu Forget I forgetmat.com