Il y a quelques mois, à l’occasion d’un sondage sur notre compte Instagram, nous vous avions demandé quel photographe aimeriez-vous entendre dans le cadre de notre format « Au coin du feu ». Le nom d’Éric Bouvet revenait avec insistance. Cela n’a pas été simple de trouver le moment opportun pour le convier à nos micros. L’homme aux cinq World Press Photo et aux deux Visas d’Or est toujours entre deux départs ou deux projets. Éric Bouvet est un homme en colère, souvent contre lui-même. Il en résulte un tempérament volcanique et une exigence qui peut parfois lui coller l’étiquette d’un être irascible, à cran. Il l’avoue dans notre émission : « C’est un boulot d’un engagement total. Ce n’est pas une passion : j’y laisse ma santé physique, ma santé morale. J’y laisse des plumes, mais je ne suis pas à plaindre » C’est certainement cette même exigence qui l’a poussé à se réinventer sur les réseaux sociaux, au travers des fameux sonoramas, qu’il a enregistrés en Ukraine, et dont il a confié la production à Amaury Mestre de Laroque. Ne vous fiez donc pas à cette première impression, à cette carapace nécessaire que tout être sensible endosse pour se protéger d’une émotivité trop envahissante. La carrière et le travail d’auteur de ce photojournaliste hors pair, plébiscité par les magazines du monde entier et salué à travers de nombreux et prestigieux prix, forcent le respect. En parallèle, nous abordons sa passions pour le golf et plus récemment le triathlon, lui qui est devenu Iron Man l’année de ses 60 ans. « La photographie est une quête. Un bon photographe est un photographe qui n’est pas content ! » Voilà pourquoi Éric Bouvet est un très grand. Son humilité, son engagement dans le travail et ses valeurs humaines ont fait l’homme qu’il est aujourd’hui. L’ultime anecdote racontée par Alain Genestar sur le rapatriement d’un confrère en Afghanistan, grâce au concours d’Éric, dans notre célèbre séquence du « répondeur » en dit long sur sa fiabilité et son honnêteté. Bien que les commandes se fassent rares, nous avons envie de lui dire, à l’issue de cette émission, que ce n’est pas fini. Son implication est toujours intacte, vous pourrez le constatez au fil de nos échanges. Nous vous invitons à suivre Éric sur son compte Instagram et à acheter ses livres (Journal Ukraine 2022, La ligne noire, Journal 40 ans, etc.) ou des tirages, pour qu’il puisse continuer d’exercer son métier, qu’il aime passionnément. Bonne écoute !

Photo : © Éric Bouvet I Site