L’annonce inattendue du Sigma BF lors du dernier CP+, le salon de la photo à Yokohama (Japon) est symptomatique de l’image de ce fabricant d’appareils photo et d’objectifs dans notre univers de passionnés d’images. Quel fabricant, aujourd’hui, aurait pu proposer avec une telle audace un boîtier qui soit autant une prouesse industrielle qu’une vision doctrinale de la pratique de la photographie ? On se pose encore la question avec Arthur et Benjamin et c’est pourquoi nous avons eu l’idée de vous proposer ce nouveau concept d’émission. Plutôt que de souligner le remarquable exploit industriel (le boîtier est usiné à partir d’un unique bloc en aluminium durant plus de sept heures) ou encore de commenter l’affirmation que cet appareil photo minimaliste aurait pu être imaginé par Apple ou de tenter de décrire le type d’expérience qu’il promet à ses utilisateurs, nous avons voulu remonter le cours d’une histoire pour comprendre la place et l’aura de la marque qui ont certainement conduit à la genèse et la conception d’un tel outil. La société, fondée en 1961 par Michihiro Yamaki en contrebas du mont Bandai, à Aizu (« la cité des samouraïs »), au nord du Japon reste, en 2025, le seul et unique site de production de la firme, désormais présidée par le fils du fondateur, Kazuto Yamaki. Indépendante, elle reste toujours et encore la propriété de la famille qui l’a fondée. Diable comment est-ce possible à l’heure de la mondialisation ? Ce destin n’est pourtant pas anodin. Sigma, la lettre grecque symbole de la somme, incarne la fusion des savoirs et elle résonne dans leur devise : « The art of engineering, engineering for art ». La région du Tōhoku est reconnue pour y abriter des artisans méticuleux et dévoués à la préservation d’une fabrication 100% japonaise. Le « made in Aizu » était né. Tenace, cet héritage préside encore au développement des produits les plus modernes de Sigma engagé dans le renouvellement de ses gammes optiques dédiées aux appareils hybrides. Rappelons-nous qu’en 2013, Sigma décidait de renommer ses gammes de produits, la classification Art, Contemporary et Sports met désormais l’accent sur les domaines d’usage plus que sur la matérialisation de technologies visant à catégoriser les usagers de ces objectifs. En un peu plus d’une décennie, la gamme Art est devenue un label d’excellence au gré des productions. En compagnie de nos invités prestigieux, dont Kazuto Yamaki, l’actuel CEO de Sigma Corporation, nous évoquons ce parcours industriel et cette vision. L’anecdote sur le nom de la gamme I series, ces objectifs interchangeables pour les hybrides plein format, est savoureuse. Nous évoquons également le capteur Foveon et sa possible déclinaison future au format 24×36 ; de même que la propension de la marque à décliner des objectifs sortant des sentiers battus comme le récent 135 mm f/1,4 I Art ou l’évocation de ce superzoom 60-600 mm f/4,5-6,3 DG DN OS I Sports ou encore ce 28-45 mm f/1,8 DG DN I Art… En compagnie d’invités prestigieux, nous avons décidé de revisiter l’histoire de Sigma entre passé, présent et futur. Nous avons pris beaucoup de plaisir à préparer et enregistrer cette émission. On attend vos commentaires…

Bonne écoute !

Photo : © Sigma France_ Usine d’Aizu, région du Tōhobu, Japon.